Vie consacrée dans l’Église d’aujourd’hui

À l’occasion de l’année de la vie consacrée, une journée s’est tenue pour les soeurs de la province canadienne. Elle fut présidée par Monseigneur Luc Cyr, archevêque du diocèse de Sherbrooke, le 29 août 2015.

Le thème s’articulait sur 3 axes:

REGARDER LE PASSÉ AVEC RECONNAISSANCE

VIVRE LE PRÉSENT AVEC PASSION

EMBRASSER L’AVENIR AVEC ESPÉRANCE

Pour chacun de ces axes, des soeurs ont présenté l’expérience de leur propre vie. On peut lire ci-dessous leur témoignage.

Regarder le passé avec reconnaissance

Le présent des choses passées, c’est la mémoire,
le présent des choses présentes, c’est la vision directe,
le présent des choses futures, c’est l’attente. Saint Augustin.

Regarder le passé avec sérénité, c’est un privilège. Regarder le passé avec reconnaissance, pour moi, c’est une grâce. J’aurai bientôt 90 ans… et c’est correct. Je savoure les petits bonheurs, car lorsqu’on avance en âge, les grands bonheurs sont plus distancés… Que sont devenus mes rêves de 20 ans, de vivre mon don dans le célibat, la pauvreté et l’obéissance, dans une vie fraternelle, au service de la mission!! Mes rêves sont toujours présents, la vie les a façonnés, ciselés, mais ils portent encore l’empreinte du don premier.
La pauvreté, le célibat et l’obéissance ne sont plus une suite d’interdits, de choses à faire ou ne pas faire, mais un abandon plus profond, une ouverture aux autres, une façon nouvelle d’aimer. Le discernement personnel ou communautaire, l’adhésion aux événements, parfois même douloureux, m’ont amenée à une liberté responsable et m’ont fait découvrir `les chemins de Dieu dans ma propre vie.RV.1.3. Le célibat vécu à l’intérieur de ma vie d’infirmière, m’a permis de vivre des relations franches et ouvertes et de m’affermir au contact de ceux qui vivent leur fidélité en d’autres états de vie `RV1.41. La vie fraternelle, avec ses joies et frottements, m’a souvent rappelé que la personne qui vit avec moi a été choisie, elle aussi, et m’appelle à poursuivre la route, ensemble.

En terminant je crois sincèrement, que dans ma vie, des pages d’évangile se sont sûrement écrites à mon insu. Elles ont la couleur du don de Dieu et portent la marque de mes faiblesses, mes hésitations et fragilités. Pour tout, même pour les moments difficiles, je remercie le Dieu de la vie et je regarde le passé avec reconnaissance.

Priscilla Gobeil, fcscj

Vivre le présent avec passion

Quand je regarde le passé avec reconnaissance, ça m’aide à vivre le présent avec passion. Comme baptisée, comme consacrée, comme membre de la Congrégation FCSCJ, j’ai reçu tant de grâces, tant d’amour, tant de « présents » que je vis mon présent comme un « présent », comme un cadeau.

Je veux dire que, quand je regarde mon passé, je crois que le Seigneur m’a fait la grâce de vivre avec passion ma vie apostolique active… je peux dire que, contempler Jésus et sa façon de vivre sa mission de révéler le Dieu d’amour, le Dieu vivant, cela m’a beaucoup inspirée, moi qui avais une mission d’éducation de la foi à accomplir. J’ai donc vécu ce présent, encore récent, avec passion.

Depuis le mois de juin, j’ai accepté une autre mission. Je me détache de mon diocèse, de mon milieu de vie, de tout ce qui a fait ma « Passion » jusqu’ici. Je vis une autre Passion, une autre réalité. Je vis des joies, mais aussi des deuils, des détachements, des « petites morts ». Je considère cela comme mon « Mystère pascal ». Et c’est mon attachement au Christ dans son « Mystère pascal » qui m’inspire maintenant.

Je demande au Seigneur de vivre ce nouveau présent avec passion :
– en gardant les yeux ouverts, le coeur ouvert, les mains ouvertes pour contempler l’Amour, pour révéler l’Amour,
– en restant proche de toutes les personnes qui souffrent de même que toutes celles qui sont dans la joie autour de moi.

Je crois que je ne dois pas enterrer les talents reçus pour rester « vivante » jusqu’à ma mort… J’ai à mettre mes dons, mes énergies, si faibles soient-ils, au service de la Communauté. Pour redonner sens à mon présent aujourd’hui et vivre avec passion, j’ai relu le paragraphe 1.11 de notre règle de vie :

« Quelle que soit la forme de notre service, nous portons le souci de la fraternité universelle, de la justice et de la paix. Livrées aux différentes tâches humaines ou rendues inactives par l’âge ou la maladie, l’orientation profonde de toute notre vie demeure la gloire de Dieu, la révélation de son Amour proche de tous les hommes, le désir ardent de faire connaître et aimer son Fils Jésus le Christ.

Denise Blanchard, fcscj

Embrasser l’avenir avec espérance 1

Embrasser l’avenir avec espérance ne m’apparaît possible qu’en vivant le présent avec passion. L’avenir est contenu dans le présent, il commence ici et maintenant. C’est aujourd’hui que je prépare l’avenir en faisant le choix de répondre aux appels de Dieu.

Je rends grâce pour l’ouverture de la congrégation qui accepte un pas en dehors des sentiers battus avec le projet du 203 Laurier : accueillir des femmes laïques portant le désir de faire connaître et aimer Jésus-Christ. Actuellement, cela se traduit par la continuité des Récitatifs Bibliques et le Village des Sources du Lac Sunday, la mise sur pied de la Vigne de Rachel, l’appui et la solidarité de la Fraternité La Joie de l’Évangile.

J’embrasse l’avenir avec espérance, si j’accepte de lâcher prise et faire le deuil d’une façon de faire qui n’est peut-être plus adéquate pour aujourd’hui, tout en rendant grâce pour ce que le passé nous a appris. Car avec les leçons du passé, je construis l’avenir.

Je rends grâce pour vous, sœurs et associé-e-s, ainsi que pour toutes ces femmes qui ont façonné notre histoire, depuis la fondation de notre Congrégation jusqu’à aujourd’hui. Par la foi et l’engagement dans la société, des services adaptés pour les besoins de chaque époque ont été mis sur pied.

Pour Dieu, il n’y a pas de passé et d’avenir, seul l’aujourd’hui existe. Et pour lui, rien n’est impossible. Avec lui, je peux donc oser aujourd’hui avec espérance les pas qui engagent notre avenir comme FCSCJ en solidarité avec vous toutes qui continuez d’y croire.

Hélène Pinard, fcscj

Embrasser l’avenir avec espérance 2

Louise Brazeau, ma maîtresse de novice, disait qu’au moment de nos voeux, nous signions un chèque en blanc. En effet, au début de mon cheminement comme femme consacrée, je ne savais pas ce que me réservait l’avenir au plan personnel et au plan communautaire. Je remettais ma confiance en l’amour indéfectible de Celui qui m’avait appelée. Et Dieu ne m’a pas fait défaut au cours des ans qui ont suivi. Il était làa comme une brise légère dans la rencontre avec les personnes et dans les événements du quotidien.

Le pape François dans son livre « La Joie de l’Évangile » écrit : « Le Christ ressuscité et glorieux est la source profonde de notre espérance, et son aide ne nous manquera pas dans l’accomplissement de la mission qu’il nous confie. »

J’ai été à même de constater que la grâce de Dieu était au rendez-vous dans chaque service que j’ai assumé : comme infirmière, étudiante, responsable de formation au noviciat, conseillère provinciale et maintenant comme animatrice d’un groupe communautaire. Devant la fermeture de nos maisons, la fragilisation de nos états de santé et la diminution de nos effectifs, j’ai parfois des sursauts d’angoisse et même de désespoir. Mais comme la marée qui va et qui vient, je remets mon espoir dans le Seigneur.

Riche de mon expérience, je fais une relecture du passé et je m’aperçois que Dieu a toujours étré présent, que sa grâce m’a été donnée à chaque étape de ma vie. C’est la certitude de son Amour qui me permet d’embrassser l’avenir avec Espérance.

Une animation, dirigée par Monique Pouliot, nous accompagne tout au long du repas. Puis, Monseigneur Cyr se prête à un questionnaire sur son parcours de vie qui nous le fait mieux connaître.

Ci-dessous, des images de la journée.

Vie consacrée dans l’Église d’aujourd’hui