Les premières années

Une ville pour un noviciat

Le développement pris par la Bonne Œuvre en Amérique obligea les supérieur(e)s du temps à songer sérieusement à la fondation d’un noviciat pour établir, sur des bases solides, l’avenir de l’Oeuvre.

Les esprits étaient partagés, quant au lieu où établir le noviciat. Newport, Champlain ou Magog? Pourtant, c’est à Sherbrooke, que sera érigé, en 1911, la première maison de noviciat. L’achat d’une propriété de 20 acres, sur laquelle s’élevait un coquet petit château – propriété de Madame Ives, veuve d’un ancien ministre du gouvernement canadien – permit d’établir la maison de laquelle dépendront, par la suite, tous les autres établissements de la Congrégation en terre canadienne.

Quatre religieuses furent assignées à cette nouvelle fondation: Mère Gertrude, maîtresse des novices, supérieure et procuratrice pour les maisons aux États-Unis et au Canada, Soeur Saint-Edgard, assistante de Mère Gertrude, professeure des postulantes et des novices, Soeur Henri des Anges, lingère et professeure en dessin et en piano, Sœur Clotilde du Sacré-Cœur, assignée aux soins ménagers. 

Cette équipe de femmes compétentes et actives fut soutenue et dirigée durant de nombreuses années, par Mgr Paul Larocque, évêque du diocèse de Sherbrooke.

Le noviciat fut ouvert officiellement le 6 novembre 1911 et il accueillit des jeunes filles de Valcourt et de Magog ; deux ans plus tard, elles étaient cinq à prononcer leurs premiers voeux en présence des supérieurs généraux, le chanoine Girault et Mère Anne de Saint-Joint venus de France pour la circonstance.

Un heureux développement

Mère Gertrude resta en poste jusqu’en 1923. Elle fut remplacée comme supérieure et procuratrice par Mère Marie-Alexandrine, une femme aux visions prophétiques . Sous l’habile direction de cette femme de gouvernement, énergique et volontaire, l’oeuvre continua de progresser.

Le nombre des soeurs ayant augmenté, l’ancien château Ives dut subir, en 1913 et en 1920, deux agrandissements. Entre les années 1928 et 1934, une nouvelle aile et la chapelle actuelle furent construites. La communauté pouvait alors s’enorgueillir d’une vaste et belle chapelle de style ogival inspiré du Moyen-Âge.

La Congrégation prend vite racine dans de nombreux villages des Cantons de l’Est, dans le diocèse de Sherbrooke. Puis, des appels viennent d’autres diocèses du Québec : ainsi, en 1925, les Soeurs s’installent à Barraute, dans le diocèse d’Amos ainsi que dans d’autres petites villes et villages de la grande région de l’Abitibi.

En 1930, sous le pontificat de Pie XI, le Magistère romain accordait à la Congrégation l’approbation de ses Constitutions. Le Décret de louange l’autorisait à déployer son zèle apostolique au-delà de son pays d’origine.

En 1935, le rameau canadien des FCSCJ, riche de sève, pouvait prendre racine sur un nouveau continent et répondre à l’appel à l’aide lancé par des prêtres canadiens déjà implantés au sud de l’Afrique, au Lesotho, alors nommé Basutoland, puis en République du Sud-Afrique, qui s’appelait alors le Natal. Les sœurs canadiennes ont aussi essaimé vers le Brésil en 1963 et vers Tahiti en 1972.

Lors de son 50e anniversaire de fondation, en 1961, le noviciat de Sherbrooke avait donné à la Congrégation 721 religieuses vouées au service de l’Église et de la société. Lors du 100e en 2011, on dénombre un total de 872 soeurs ayant fait profession à Sherbrooke.

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