
C’est une évolution toute récente du XXe siècle dont tout le monde peut être fier. L’image des papas portant leur bébé en « snugly » sur leur ventre est une image fondatrice du XXe siècle… beaucoup plus que celle de ces femmes qui, hier, brûlaient leur soutien-gorge sur la place publique, dira Ariane Émond.[1]
Jeannette Bertrand, une autre battante, avoue que ce qui la rend le plus heureuse quand elle regarde le chemin parcouru, c’est la dénonciation de l’inceste. Les pères savent maintenant que les enfants vont les dénoncer, qui qu’ils soient. Il y a des programmes dans les écoles qui sensibilisent les enfants à se faire respecter même par leurs parents. Aujourd’hui, les enfants sont reconnus comme des personnes et ont des droits. Tout ce long chemin, nous le devons à des femmes qui ont eu le courage de s’impliquer et de se faire respecter.
Est-ce à dire que le travail est fait, qu’il faille passer à autre chose? Qui croit en la femme parfaite? On sait bien qu’elle n’existe pas et que de nouveaux pièges guettent les jeunes comme les moins jeunes femmes. Changer les lois et les structures est une chose, changer sa façon de voir et de penser en est une autre, qui nécessite un effort de tous les instants.[2]
Le pouvoir de séduction des femmes est réel, mais ne va pas dans le sens de la dignité quand la femme est chosifiée, dans la publicité par exemple. Beaucoup de femmes ne voient pas ce pouvoir se retourner contre elles quand elles l’utilisent pour obtenir quelque chose en échange de faveurs sexuelles, même en couple. Surtout, on ne prend pas garde, comme société, au fait d’entraîner de très jeunes enfants à développer leur pouvoir de séduction par la sexualisation précoce à l’âge de la découverte, de l’émerveillement, de la socialisation… C’est une enfance volée, Mozart assassiné.