Sœur Lucille est une aiguiseuse de conscience sociale. Elle saisit l’urgence d’agir pour la nature, comme pour les moins favorisés de la vie, comme pour les victimes d’injustice ou d’exploitation. Plutôt que de nous décrire son action et ses engagements, elle nous partage son souci d’aujourd’hui.
Comment parler de la vie devant soi, aujourd’hui, considérant la détérioration que nous avons fait subir à notre planète? Faudrait-il plutôt se limiter à rappeler la vie derrière soi? Pourtant, quand on regarde l’implication citoyenne de Richard Desjardins avec l’Erreur boréale et tous les environnementalistes qui l’ont suivi dans cette saga et qui ont obtenu des mesures concrètes de la part de notre gouvernement pour la protection de nos forêts, on se prend à espérer un retour à un grand respect de nos richesses naturelles.

De même, en constatant l’énergie citoyenne dépensée pour la défense du Mont Orford par « SOS Parc Orford », on se met à croire non seulement en la force d’un milieu mais plus encore à la prise en charge par le milieu de son propre environnement.
C’est là le grand défi des habitants de la région de Magog-Orford, de toute l’Estrie et de tout le Québec, pour ainsi dire. Aussi y a-t-il présentement dans la région d’Orford un mouvement sans précédent : une coopérative a été mise sur pied dans le but d’administrer un parc national dont l’intégrité territoriale est menacée par celui-là même qui a pour mandat de le protéger face à d’éventuels investisseurs. Voyant là une trahison, Rachel Lussier, une journaliste bien connue de notre région s’écrie : « Aujourd’hui devant nous, nos héritiers se font voler ».
C’est là un exemple, parmi d’autres, qui montre que la protection de la planète n’est pas une utopie. Il y a vraiment lieu d’espérer qu’en voyant l’urgence de la situation, de simples citoyens s’unissent pour la survie d’un héritage commun.