L’autre école offerte pour septembre 1909 est située à Valcourt, à 25 milles au nord-est de Magog, un petit village agricole fondé depuis 50 ans. Sur la route, on rencontre plusieurs « croix du chemin » ou « calvaires », comme on dit en Bretagne. Toutes les familles sont d’origine canadienne-française et catholique. |
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À la gare, le curé de Valcourt, l’abbé Olivier Bernier, accompagné de quelques notables de la paroisse, souhaite la bienvenue aux Sœurs françaises. Trois voitures les conduisent au couvent. Chemin faisant, les religieuses remarquent les drapeaux et les oriflammes qui flottent gaiement sur les maisons. L’une d’elles questionne : « Est-ce fête, aujourd’hui, dans votre paroisse? » - « Sans doute, reprend le curé tout heureux, nous fêtons l’arrivée des premières religieuses-éducatrices». La cloche du couvent vient interrompre la conversation. Les paroissiens de Valcourt ont réservé aux religieuses une entrée triomphale dans leur village. Au couvent, après le dîner, une procession de petites filles offrent gracieusement des paniers de provisions. |
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L’amabilité du curé, des paroissiens, de l’inspecteur lors de ses visites, fait oublier aux fondatrices de Valcourt leur extrême pauvreté. D’ailleurs, les sœurs Marie-Saint-Grégoire, Séraphine, Marie-Amélie et Louis Saint-Basile, ne sont pas exigeantes; elles se montrent heureuses et reconnaissantes de tout ce que l’on fait pour elles. Les annales en font foi : « En janvier, nous voyons avec plaisir l’électricité s’installer au couvent, grâce… au dévoué curé, … à la commission scolaire toujours bienveillante…» En mai, elles reçoivent de « magnifiques cuves émaillées » disent-elles… Jusqu’ici, elles ne possédaient même pas un bassin pour faire leur toilette! À la page 11 seulement du même journal apprend-on indirectement qu’elles ont souffert du froid; « C’est pendant son séjour à Valcourt que notre bon Père réclama à la Commission scolaire une plus grand sécurité contre le froid, ce qui nous fut accordé avec bienveillance. » Les contrariétés ne semblent pas atténuer leur irréductible optimisme; alors que d’autres crient leur souffrance au Seigneur, elles ne savent trouver dans leur cœur que des hymnes de louange et de gloire envers Dieu et leurs semblables. |
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Au lendemain de leur arrivée, les soeurs reçoivent 110 élèves, garçons et filles. Ne connaissant pas le niveau académique des élèves, Soeur Marie-Saint-Grégoire, supérieure, les classe donc en deux groupes: Soeur Marie-Amélie se charge des plus vieux et Soeur Séraphine prend les plus jeunes sous son aile. Quinze jours plus tard, Soeur Louis-Saint-Basile vient rejoindre les fondatrices et partage une troisième classe avec Soeur Marie-Saint-Grégoire. On offre des cours de piano et de chant. Une quatrième classe s'ajoute avec Soeur Saint-Jules et Soeur Angèle s'occupe de la cuisine. L'école s'appelle désormais le Couvent. Tous font confiance aux soeurs. Et pour cause. La réussite aux examens administrés par le curé et les commissaires est fort satisfaisante. Le même constat est fait par l'inspecteur Genest Labarre. |
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Terminons par deux textes à valeur de fondation. Le premier est un extrait d'une lettre que Soeur Marie-Alexandrine écrit à la Supérieure générale en France pour rendre compte de ses démarches concernant l'ouverture de couvents au Canada. La lettre est de juillet 1909, soit deux mois avant le début de l'année scolaire. Pressée de prendre en charge le Couvent de Magog pour septembre qui vient, ayant déjà accepté de fonder à Valcourt, elle ne sait plus où donner de la tête. Voici ses mots:
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La seconde lettre (photo ci-contre) est de l'évêque du diocèse, Mgr Paul Larocque et s'adresse à la Congrégation des Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus en la personne de Soeur Saint-Didier, supérieure de la seule maison canadienne à ce moment:
Le Couvent du Sacré-Coeur, de Valcourt a formé des générations de citoyennes et de citoyens aptes à servir la société, et parmi eux, plusieurs Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus qui ont pris la relève des fondatrices françaises. |
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